"Je suis allé voir"

« Amanda » de Mikhaël Hers » dont j'avais aimé le film précédent « Ce sentiment de l'été ». Si Amanda traite, avec beaucoup de sensibilité, d'un sujet identique (le deuil), ici l'émotion est plus forte. C'est certainement l'un des films qui m'ont le plus touché cette année. Contrairement à Anders Danielsen Lie, acteur semblant baigner dans une mélancolie perpétuelle, Vincent Lacoste apporte son dynamisme et sa modernité à David, personnage central d'un film pleinement ancré dans notre monde difficile et anxiogène. Malgré ce constat sombre, c'est la vie et l'espoir qui portent cette histoire vers un optimisme de résilience, condition essentielle à la continuité de nos existences.

La distribution est belle, notamment les rôles féminins, de la plus jeune des actrices à la plus affirmée.

 « Heureux comme Lazzaro » film italien d'Alice Rohrwacher est une espèce de fable qui m'a rappelé, le côté spectaculaire en moins, « Miracle à Milan » de Vittorio De Sica, sorti en 1951. J'ai aussi pensé à Pasolini, cinéaste proche du « petit peuple » italien, à qui il a souvent rendu hommage. Le scénario (prix à Cannes) est original mais ne m'a pas séduit outre mesure. J'ai été davantage intéressé par la deuxième partie de ce film même si la fin m'a quelque peu laisser sur ma faim !

« Les confins du monde ». Dès le premier plan, Guillaume Nicloux nous prévient : son film sera lent, mais cette lenteur sert un propos de l'attente, celle de la vengeance. Gaspard Ulliel, regard halluciné, personnifie cette quête, dans une jungle pluvieuse et brumeuse, décor où évoluent des hommes qui ne sont que l'ombre d'eux-mêmes ! Des scènes de bordel où une prostituée (Lang-Khê Tran, très belle) donne un espoir illusoire à Robert (Ulliel) et l'opium une échappatoire éphémère, semblent nous enfermer davantage dans cette histoire guerrière d'où personne ne sortira intact. Je tiens à noter les présences de Gérard Depardieu et Guillaume Gouix, faces pathétiques qui complètent ce funeste tableau.

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