"Je suis allé voir"

« Lincroyable histoire du facteur Cheval » de Niels Tavernier ou le courage et la volonté d'un homme qui a consacré 33 années de sa vie à l'édification de son Palais Idéal. Las, le film est d'une facture hyper classique, académique même ! Je pense que le sujet méritait un traitement tout en démesure, à l'image de son « héros ». Davantage de créativité aurait entraîné une œuvre vers la folie poétique qui caractérisait le facteur Cheval ! Heureusement Jacques Gamblin donne corps et âme à ce bâtisseur artiste, précurseur de ce que Malraux appelait « architecture de l'art naïf ».

« Dernier amour » de Benoît Jacquot. Ce dernier amour, c'est celui de Casanova, scénario tiré des mémoires de ce grand séducteur. Je n'ai pas aimé ce film, je me suis même un peu ennuyé. Vincent Lindon, acteur que j'aime beaucoup, n'est pas ridicule mais a du mal à donner à ce rôle la dimension que j'aurais souhaité y voir. Les dialogues sont d'une platitude qui ne rendent pas hommage au siècle des Lumières et tout cela manque un peu de soufre! Restent une image assez soignée et les belles interprétations de Valéria Golino et Christian Erickson dans le rôle de lord Pembroke.

« Marie Stuart, reine d'Ecosse » premier film d'une femme de théâtre britannique, Josie Rourke. L'esthétique, l'interprétation, notamment des deux actrices, lui confèrent le statut de premier film réussi. L'esthétique réside dans les tons ocre, dans les coiffures flamboyantes des deux reines, dans la somptuosité des paysages, dans la beauté des costumes... Saoirse Ronan et Margot Robbie donnent de la fierté et de la majesté à leurs interprétations, presque aussi brûlantes que le feu de leurs chevelures ! Cependant, la musique, lorsqu'elle devient envahissante, atténue les effets de la mise en scène.