• "Je suis allé voir"

    « Chambre 212 » de Christophe Honoré. Christophe Honoré est un super actif (littérature, cinéma, théâtre et même opéra) qui réussit quasiment tout ce qu'il entreprend, bref quelqu'un de très brillant. Je qualifierais son dernier film de sophistiqué mais plutôt dans le bon sens du terme. Si ce long métrage ne m'a pas paru exceptionnel (je préfère nettement « Les chansons d'amour » ou « Les bien aimés »), il est parsemé de beaux moments de grâce et de scènes désopilantes ; à cet égard, j'ai découvert Stéphane Roger, excellent dans ses imitations d'Aznavour...

     

    J'ai pensé, tout au long, à Bertrand Blier (remercié au générique final), un peu à Truffaut (au tout début) ; Honoré a d'ailleurs revendiqué un certain héritage de la nouvelle vague. Chiara Mastroianni impose son personnage de femme libre et presque insouciante avec beaucoup de talent et, pour une fois, Benjamin Biolay ne m'a pas agacé !

     

    Pour revenir à l'influence de Blier, je dirais qu'ici, l'écriture est plus légère, plus aérienne, un peu comme certains plans dont certains m'ont laissé perplexe quant à leur utilité. On peut aussi y voir une œuvre à mi chemin entre théâtre et cinéma dans laquelle l'illustration musicale est remarquable.

     

    « Sorry we missed you ». Ken Loach fait des films depuis plus de 50 ans. Parmi ses nombreux films, beaucoup auscultent la société britannique dans ce qu'elle a de plus injuste, de plus révoltant, du point de vue social bien sûr. La famille tient souvent une place importante et Loach s'attache à nous montrer des gens courageux et dignes essayant de se dépêtrer des sans scrupules, maîtres dans un monde au libéralisme économique de plus en plus honteux ! C'est parfois un peu appuyé, sans doute afin que le propos porte avec davantage de force.

     

    Son dernier film n'échappe à cette règle, qu'avec Paul Laverty, son scénariste depuis 14 films, il a établie. Et l'émotion est toujours là, accompagnant notre colère, colère dont Ken Loach ne se départit pas, le poussant à continuer à tourner alors qu'il avait déclaré que « Moi, Daniel Blake » serait son dernier film.

     

    On aimerait quand même voir cette saine colère s'estomper un peu !..

     

    Les acteurs, pour la plupart non professionnels, incarnent tous de façon impressionnante leurs personnages avec une grande conviction.

     

     

     

     

     


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