"Je suis allé voir"

« Little Joe » production autrichienne, allemande et britannique de l'autrichienne Jessica Hausner. C'est un film froid qui évolue dans des décors aseptisés et qui distille l'anxiété à toutes petites gouttes, le tout à un rythme très lent. Cela m'a paru assez intéressant mais pas assez pour m'emmener jusqu'à un degré qui aurait pu me captiver si la mise en scène avait été un peu plus débridée. De plus, l'illustration sonore, voulant sans doute renforcer un climat inquiétant, m'a profondément agacé !

« Adults in the room » production franco grecque de Costa-Gavras qui, à 86 ans, sait encore nous passionner par ce qu'il affectionne particulièrement : le film politique. S'il s'agit ici davantage d'économie et de finances (en 2015, les négociations européennes liées à la crise grecque), le traitement, à la manière d'un thriller, captive et tient en haleine jusqu'au bout, même si nous n'ignorons pas que le « destin » du peuple grec est encore lié à cette fameuse troïka qui impose toujours son diktat, comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes d'européens ! Cela m'a paru quand même un peu manichéen et il serait intéressant qu'un autre film, allemand par exemple, vienne affiner notre regard par l'apport d'un autre point de vue, comme un complément d'information. Car c'est seulement le regard de Yanis Varoufàkis , et c'est le parti pris du film, qui est exprimé ; Costa-Gavras a d'ailleurs écrit son scénario d'après « Conversations entre adultes » livre de Varoufàkis, publié en 2017.

Christos Loulis l'incarne de façon très convaincante, impressionnante même. Michel Sapin et Pierre Moscovici, de par leurs positions plus qu'ambiguës, ne sont pas épargnés et Aurélien Recoing donne au second une dimension quasi burlesque.

Deux très belles et fortes scènes apportent une dimension symbolique à ce film limpide et utile, malgré les légères réserves évoquées plus haut.