• "Je suis allé voir"

    « La vérité » film franco japonais de Kore-eda. Il y a beaucoup de cruauté dans ce film, à travers les dialogues dits par Catherine Deneuve, toujours superbe. Il y a un film dans le film, fonctionnant comme un miroir qui reflète l'état mental d'une actrice vieillissante. L'interprétation de tous les acteurs est remarquable et j'ai pris plaisir à en revoir certains comme Roger van Hool ou Alain Libolt et à redécouvrir Christian Crahay dans le rôle du compagnon de Fabienne . La petite Clémentine Grenier apporte une fraîcheur qui sied à son adorable minois.

    Une fois de plus Kore-eda filme les affres familiaux avec une sensibilité qui lui est propre et en cela, imprime sa « marque » même quand il tourne en France.

     

     

     

    « Les misérables » de Ladj Ly. Ladj Ly a grandi dans la cité de Montfermeil où, paraît-il, il vit encore. Il sait donc de quoi il parle en filmant le quotidien des habitants de cette cité et des flics qui tentent d'apporter un peu d'ordre dans ce monde qui nous semble, à nous provinciaux, bien loin de nos préoccupations ! Dans son film, Ly brosse une peinture des différentes communautés qui, chacune dans son pré carré, vit et semble gérer le secteur dont elle s'est octroyé la charge. Un cirque tenu par des gitans vient colorer de touches plus criardes ce tableau foisonnant ! Bien sûr, là n'est pas l'essentiel de ce film ; une phrase résume toute sa problématique : quand le flic tout récemment arrivé, s'entretenant avec un des caïds de la cité, affirme que les émeutes des banlieues en 2005 n'ont absolument rien réglé, l'essentiel est dit ! Quelle désillusion après les premières images qui montrent la liesse qui suit la victoire de la France à la dernière coupe du monde de football !!

     

    Le rythme est très vif, Alexis Manenti aussi co-scénariste, est excellent et Damien Bonnard, acteur qui s'affirme de film en film, donne son humanité à cet aspect effarant de notre société.

     

    Juste avant le générique final une phrase extraite des Misérables de Victor Hugo interpelle notre regard : « Mes amis, retenez ceci, il n'y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n'y a que de mauvais cultivateurs ».

     

     

     

     

     


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