"Je suis allé voir"

« La nuit du 12 » de Dominik Moll. Avec son complice de longue date, Gilles Marchand, Dominik Moll nous offre un scénario impeccable tiré d’un roman de Pauline Guéna. Les faits décrits sont inspirés d’un fait réel et un carton nous informe avant le premier plan qu’il s’agit d’un meurtre non élucidé. Pas de suspens donc !

Qu’importe, « La nuit du 12 » est un excellent film dans lequel rien n’est à écarter. L’enquête menée principalement par Yohan (Bastien Bouillon excellent) et Marceau (Bouli Lanners extra) nous est montrée avec un sens du détail quasi documentaire ; mais ce n’est pas cela qui a le plus retenu mon attention qui ne s’est à aucun moment relâchée. C’est, encore une fois, le côté humain de ces hommes, loin des clichés des flics virils et baroudeurs qui font souvent le bonheur des caisses enregistreuses des multiplex. Dans le sillage de films comme « L 627 » du très regretté Bertrand Tavernier ou « Roubaix, une lumière » d’Arnaud Desplechin, mon intérêt s’est donc porté sur ces policiers dont la dureté du métier, les doutes et les tourments accentuent une fragilité bien compréhensible. Très peu de films se sont penchés sur « l’échec » d’une investigation de cette nature, ce qui peut donner, au nom d’une curiosité louable, une raison supplémentaire de voir ce film qui ne fait preuve d’aucun manichéisme primaire.