"Je suis allé voir"

« Les carnets de Siegfried » ultime film du britannique Terence Davies, disparu à l’automne dernier. Doit-on à sa disparition la sortie de ce film datant de 2021 ? Si oui c’est à la fois regrettable qu’il faille qu’un grand cinéaste meure pour voir son dernier film et un bonheur de pouvoir le visionner… en France !

Siegfried Sassoon était un poète anglais pacifiste, homosexuel, qui connut un succès d’estime au siècle dernier. Mobilisé pendant la première guerre mondiale, les horreurs et les morts induits le marquèrent sa vie durant.

C’est sa vie que nous raconte Terence Davies dans une mise en scène somptueuse qui, alliée à une interprétation sans faute, donne, pour moi, tout son intérêt au film. Outre le fait que je ne suis pas féru de poésie, mon attention s’est portée sur la mise en scène donc ; décors, costumes, photographie… tout est composé avec grâce que viennent « couronner » des dialogues brillants exprimés dans un bel anglais, presque comme au théâtre, sans que cela nuise à la dynamique du récit. Bref, la grande classe !

 La mélancolie imprègne le film, surtout durant les dernières années de Siegfried, quand le bilan d’une vie marquée par le souvenir de la guerre est tiré dans la solitude, antichambre de la mort.