• "Je suis allé voir"

    « Nos Frangins » de Rachid Bouchareb. Bouchareb est un militant de la mémoire, surtout quand il s’agit de pointer les injustices et les violences à l’encontre de ses frères algériens (« Indigènes » en 2006 ou « Hors-la-loi » en 2010). Ici il retrace l’affaire Malik Oussekine en la faisant se croiser avec l’assassinat d’Abdel Benyahia  par la police dans cette même nuit du 5 au 6 décembre 1986.

    J’ai pensé aux films politiques des années 1970, notamment d’Yves Boisset ou André Cayatte, mais Bouchareb y insuffle une part d’humanité qui ajoute l’émotion à la révolte. Samir Guesmi dans sa douleur toute en retenue est impressionnant ; cet acteur excelle dans les rôles les plus divers. Dans le rôle d’un employé de l’Institut Médico Légal, Wabinlé Nabié incarne une solidarité fraternelle, très beau personnage doublé d’une belle idée scénaristique. Par contre je n’ai pas bien compris l’interprétation marmoréenne de Raphaël Personnaz ; prend-il sur lui les malheurs de ces deux familles ou est-il accablé par les bavures de ses collègues et les injonctions de sa hiérarchie ? Sans doute un peu de tout cela mais sa prestation aurait mérité davantage de nuance ! Casque à la main, serré dans sa veste de cuir noir, il semble presque incongru.

    Bien sûr ce film renvoie à des évènements plus récents comme les Gilets Jaunes par exemple, mais en fin de compte c’est toujours l’État qui gagne, ce n’est qu’une question de temps...


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